#48 – Who is the boss ?

#48 - Who is the boss ?
Une histoire de chef d'orchestre, de soliste et de...diplomatie !

✍️Quelques liens d’interview

ITW France Musique Musique Matin : j’étais l’invitée de la Matinale pour parler de l’Atelier sur Facebook et de la musique sur les supports numériques !
La Provence  « Ma vie confinée » 

Chers amis,

Hier au menu de mon Atelier sur Facebook, le Concerto de Brahms pour violon et orchestre.  

J’expliquais la nécessité pour un soliste de construire son interprétation d’une œuvre concertante à partir du « score » pour élaborer un discours cohérent, un peu comme acteur de théâtre se devait de connaître l’intégralité d’un texte, connaitre toutes les répliques…

(Le « score« , aussi appelé le « conducteur » en français, c’est la partition qu’utilise le chef d’orchestre, partition où sont écrites toutes les parties, aussi bien celle du soliste que celles des instruments de l’orchestre). 

… lorsqu’une participante m’a demandé dans le « chat », qui du chef ou du soliste décidait d’une interprétation

Question vertigineuse !
Effectivement la relation de travail chef-soliste est très complexe  et sans doute un modèle « managérial » assez exceptionnel de collaboration (réussie …ou pas) !

La rencontre entre un chef et un soliste

Pour une session avec orchestre, un des premiers rendez-vous du planning du soliste est souvent la rencontre avec le chef d’orchestre.
En général assez informelle, cette rencontre permet de faire connaissance, si on ne se connait pas encore et de créer les bases de la collaboration musicale.

Il s’agit de se mettre d’accord autour de la partition : choix de tempi, décisions pour certains « coins », les virages, passages charnières de l’œuvre.

Souvent on joue soit la pièce en entier soit on isole des passages un peu plus problématiques, repérés par expérience. 

Ce moment ressemble sans doute à la lecture d’un script à la table par des acteurs.

Pendant que le soliste joue l’œuvre (seul ou avec un pianiste qui joue une réduction de l’accompagnement d’orchestre au piano),le chef bat la mesure :  il dirige « dans le vide ».

Le paradoxe du chef d'orchestre

Cela pourrait paraitre assez absurde vu de l’extérieur. Un peu comme de l’« air guitar». 

 

Dans ces moments, on prend bien conscience du paradoxe du chef d’orchestre : à la fois la vanité de son rôle et son importance absolue.

Le chef d’orchestre ne produit effectivement pas de son par lui-même
(même si certains chantonnent ou produisent des bruits gutturaux incontrôlés !
mais ca, c’est une autre histoire 😉).

Pourtant lors de ce genre de session, on réalise tout de suite si on n’est pas d’accord ou si quelque chose n’est pas clair dans la compréhension mutuelle. De la communication non-verbale pure !
Fascinant !

"Accompagner" un soliste

Le rôle d’accompagnateur pour un chef est un art particulièrement délicat. On pense souvent que le grand chef d’orchestre sera reconnu uniquement dans la symphonie qu’il dirigera seul.

Mais l’art d’accompagner ou de suivre un soliste demande des qualités incroyables d’empathie, d’anticipation musicale et de réactivité technique.

Non seulement il s’agit pour le chef d’arriver à prévoir ce que le soliste induit dans son interprétation (en espérant que la proposition soit suffisamment « organique », logique ou, au moins, cohérente) mais aussi d’arriver à le transmettre aussitôt par une gestuelle claire et facilement lisible aux musiciens d’orchestre.

Dans certaines œuvres, accompagner un soliste instrumental n’est pas forcément plus simple que de suivre un chanteur à l’Opéra.

Un grand spécialiste du genre est le grand chef indien Zubin Mehta. Parfois la main placée sur la hanche gauche, il se tourne vers le soliste.

 

J’ai d’ailleurs eu l’occasion de prendre conscience de la difficulté de l’exercice lors de l’académie de direction à Pärnu, Estonie dans le festival de Paavo Järvi.

Paavo m’avait invitée à jouer le concerto de Tchaikovsky.
Lors des sessions de cours pour les jeunes chefs, tour à tour Paavo Järvi, Neeme Järvi ou Leonid Grin venaient interrompre les chefs et leur donner des conseils.





Parfois, ils prenaient le relai et montraient aux élèves comment faire.
Rien que par le regard Paavo arrivait à influencer la transmission d’informations à l’orchestre.



Collaborations historiques

La qualité d’interaction entre soliste et chef d’orchestre est un vaste sujet.

On peut citer quelques cas célèbres avec le modelage tel un Pygmalion d’Anne-Sophie Mutter, alors jeune violoniste par le chef allemand Herbert von Karajan.

A l’opposé, la collaboration entre Anne-Sophie Mutter et le chef roumain Sergiu Celibidache tournera court dès la première répétition, sous forme de règlement de compte liée à l’inimitié entre les deux chefs d’ailleurs.





Le chef américain Lorin Maazel était impitoyable sur le moindre « débordement » injustifié d’un soliste : c’est-à-dire que si le soliste voulait prendre des libertés qui ne se justifiaient que sur un « ressenti » (Vous savez le : “Parce que je le sens comme ca”) et ne semblaient donc pas convaincantes au maestro, il rendait – par sa battue – la chose tout simplement impossible et recadrait tout de suite le propos musical. 

Les "stratégies"

En tant qu’interprète, il existe plusieurs « écoles » (ou stratégies):

  • Il y a ceux qui ferment les yeux, mettre leurs œillères et foncent. Ils déroulent leur interprétation et assurent leur partie.
    En gros, c’est « Catch me if you can » ou « Qui m’aime me suive ».
     
  • D’autres cherchent à se fondre avec l’orchestre et vont à tout prix au contact, en mode plus extraverti. Quitte à se mettre en danger, ou à finir très loin de leur propre vision de l’oeuvre.
     
  • Sans doute, l’idéal réside dans une troisième voie, où de la rencontre du soliste avec le chef et l’orchestre nait une collaboration et l’élaboration d’une vision commune de l’oeuvre

La meilleure garantie pour arriver à un terrain d’entente passe au préalable par un souci d’organicité dans les choix musicaux.

Quand la cohérence est évidente, souvent cela résout bien des problèmes et enlève de nombreux points de discussion.

Pour le soliste, reste alors à trouver un équilibre entre être ouvert et garder son centre.

But... who is the boss ?
Bernstein versus Gould

En répondant hier lors de l’Atelier, j’ai repensé à cet extrait fameux du grand chef d’orchestre américain Leonard Bernstein et du non moins fameux pianiste canadien Glenn Gould

Jouant ensemble le Concerto nr.1 de Brahms avec le New York Philharmonic au Carnegie Hall en 1962, Bernstein prit la parole avant le début du concert. 

Après avoir rassuré le public que Mr Gould n’annulerait pas le concert, il délivra un des speeches les plus célèbres du genre.

Voilà ce que Lenny Bernstein dit au début – avec son humour et son éloquence irrésistibles :

 » I can not say I am in total agreement with Mr Gould’s conception.  » (euphémisme…)

Puis :
 » This raises the question : What am I doing conducting it ? » 

Pour dire enfin :  » Who is the boss ? The soloist or the conductor ? »

Je vous laisse écouter cela !
Voilà une mine d’or à méditer en matière de leadership !

Bernstein & Gould – Brahms Concerto nr.1 / Carnegie Hall, NY 1962

De la diplomatie entre musiciens

Pour finir, il faut dire que cette problématique est vraie aussi pour d’autres constellations musicales comme la musique de chambre

Je vous signale encore un cas fascinant avec notre usual Suspect : Mr. Gould, … who did it again !

Cette fois-ci c’est au tour de Sir Yehudi Menuhin de faire un « disclaimer » avant de jouer ! 

Menuhin & Gould dans la 10e sonate de Beethoven

Plus stoique et laconique que Bernstein, Menuhin l’américain gentleman, qui mérite bien son titre de « Sir », se dit « grateful » (reconnaissant) de cette enrichissante collaboration…

Je ne sais pas vous, mais moi, j’y vois autre chose… 😉 

Vous ne trouvez pas ? 

P.-S. :   

Si vous voulez me rejoindre, je suis en direct sur Facebook. De 18H à 18H30 , jusqu’à Vendredi ! 

En plus, du Facebook Live, les épisodes sont aussi disponibles en replay.

J’espère que vous et vos proches vous portez bien en ces premiers jours de déconfinement prudent.
Prenez soin de vous !

 

Très affectueusement,

Marina 🎻

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JB Urbain

Matinale de France Musique

Ce matin j’étais l’invitée de Musique Matin à la maison de J.B. Urbain sur France Musique pour parler de :
– mon Atelier de musique sur ma page Facebook (de 18H à 18H30 en live et disponible en replay)
– de musique en temps de COVID-19
– de l’envie de faire résonner des lieux de concerts
– des possibilités de médiation, éducation et transmission pour la musique sur les différents supports numériques.

En replay 👉 ici

#47 – Dessine-moi une fenêtre

#47 - Dessine-moi une fenêtre
Une histoire de remerciements, d'atelier et de ...conte oriental !

Chers amis,
 

Cette semaine, je partage avec vous un extrait du texte que Vanity Fair m’a demandé d’écrire sur mon confinement car en l’écrivant, j’ai pensé fort à vous tous, lecteurs de cette lettre musicale hebdomadaire.

Je voulais ainsi vous renouveler mes remerciements pour vos messages chaleureux, cette résonance que vous donnez et qui m’apporte tant d’énergie et de réconfort dans cette période si complexe pour nous tous… 

" Pendant ce temps-là …"

Les premiers échos médiatiques de Wuhan fin Décembre, je m’en souviens très bien, pour la raison simple, que l’orchestre de Wuhan m’avait invitée à venir jouer en soliste en Octobre dernier.

 

Mais c’est seulement le 1er Mars que je commence à réaliser vraiment : le concert de lancement de mon nouveau disque, prévu le 3 Mars, est annulé pour des mesures préventives. Grosse déception, cela fait des mois que je travaille sur l’événement. Heureusement on nous laisse utiliser la salle et avec mon pianiste, nous organisons en dernière minute un live-streaming depuis la salle sur ma page Facebook. Cela se transforme en joyeuse fête musicale, connectée et interactive !

 

Mais voilà, c’était le temps d’avant. En y repensant, nous étions encore innocents et incrédules.  Impossible de prendre la mesure du tsunami qui attendait le monde. Qui eut-cru que donner un concert dans une salle semblerait aujourd’hui si inaccessible ? Que le streaming depuis chez soi deviendrait la norme ?

 

A partir du confinement mi-Mars, un besoin de silence s’est imposé à moi pour encaisser le coup, comprendre ce qui était en train de se passer. Il y avait beaucoup d’ambivalence dans ce silence : parfois serein comme pour une période sabbatique que je désirais prendre sans pouvoir le faire depuis longtemps, une retraite un peu méditative. Mais aussi un temps long traversé parfois par une angoisse sourde. Un faux silence qui n’arrive pas à masquer le bruit incessant des urgences débordées, savoir les médecins au front, angoisse de la maladie et de la mort qui rôdent, la violence de ce confinement pour tant de personnes « mal » confinées et la complexité politique à l’échelle nationale, européenne et mondiale.
Et puis les annulations de concerts successives : quel avenir pour nous, les intermittents du spectacle ? Tout cela mêlé avec la sensation d’une impuissance profonde : à quoi sert la musique dans un temps de crise ?

 

Heureusement je me réchauffe le coeur lors d’apéros-skype. Avec mes amis, nous avons des discussions politiques passionnées, et dans le  groupe WhatsApp un des membres nous lit chaque soir une poésie. De temps en temps, j’y dépose de temps en temps un lien musical, une musique-médicament.

 

Et puis, il y a un tournant. L’association Musique et Santé me demande de faire une vidéo musicale pour les soignants. Grâce à cette association, j’avais pu aller jouer à l’Hôpital Trousseau à l’automne, cela avait été magique. Grâce à cette demande de l’extérieur,  je retrouve le chemin vers ma vocation.
Suite à la vidéo et à mes newsletters hebdomadaires, où je suggère des musiques qui font du bien à l’âme, je reçois tant de messages chaleureux que je comprends enfin que c’est précisément cela ma contribution dans ce temps de crise. Une contribution certes modeste, qui peut sembler futile mais c’est celle-là que je peux apporter… (la suite ici)

 

L'atelier

Depuis Mercredi dernier, j’ai donc commencé un atelier quotidien sur ma page Facebook que j’ai voulu comme une fenêtre ouverte

On a tant  besoin d’horizon, d’imaginaire, d’ouverture…
Alors, j’ouvre les portes de ma salle de travail. 
On y parle de musique, d’histoire de la musique, d’histoires sur la musique. 

La première séquence porte sur JS Bach et les Sonates et Partitas pour violon seul.
Dans les précédents épisodes, on a parlé de :

  • rhétorique musicale
  • de structures,
  • d’archets et violons baroques
  • de « sources » théoriques et historiques. 

J’ai pioché dans ma bibliothèque pour lire des extraits de ces « sources » musicologiques ou littéraires qui m’inspirent, que ce soit des textes de Nikolaus Harnoncourt ou Joachim QuantzLeopold Mozart (le père de Wolfgang), Hermann Hesse ou Umberto Eco.

 

 

Hier, pour préparer la Chaconne de la 2e Partita de JS Bach, nous avons parlé de la Passacaille de Biber.

Je vous l’offre ici comme une méditation musicale pour cultiver un silence intérieur.

Biber Passacaille par Marina Chiche

Dessine-moi une fenêtre...

Ce besoin d’ouvrir une fenêtre m’a fait penser à la magnifique « nouvelle orientale » de Marguerite Yourcenar intitulée 
« Comment Wang-Fô fut sauvé… »

(je recopie d’un site)
Dans l’empire de Han, deux hommes, Wang-Fo un vieux maître en peinture et Ling, son disciple, parcourent les routes. 
Tous les deux se sont rencontrés un soir, dans une taverne et depuis que la femme de Ling s’est suicidée, ils vagabondent ensemble, cherchant à peindre différents paysages.

Mais un jour, Ling et Wang-Fo se font arrêter par les gardes de l’empereur et sont conduit dans son palais. 

L’empereur accuse Wang-Fo de l’avoir trompé sur le monde réel, car son royaume n’est pas aussi parfait que les paysages peints par Wang-Fo et qu’il a eu une énorme déception en découvrant la réalité.
L’empereur, pour le punir, décide de lui couper les mains. Ling se jette alors sur lui pour le tuer mais les gardes s’emparent de lui et le décapite.

L’empereur donne un ordre à Wang-Fo : avant de se faire couper les mains, Wang-Fo doit terminer une toile qu’il avait commencé il y a longtemps et qu’il n’avait pas pris le temps de finir.

Le peintre se met alors au travail. Mais pendant qu’il peint, la mer et la barque qu’il venait de dessiner sur la toile prennent vie. La mer envahit le palais et Ling, dans la barque, fait monter Wang-Fo dedans et tous deux s’enfuient.

 

Si vous voulez me rejoindre, je serai à ma fenêtre tous les jours de 18H à 18H30 ! 

En plus, du Facebook Live, les épisodes sont aussi disponibles en replay.

Un moment partagé pour cultiver ensemble notre jardin musical et pour s’évader… 

 

 

P.-S. :   

J’espère que vous et vos proches vous portez bien et tenez bon…
Prenez soin de vous !

 

Très affectueusement,

Marina 🎻

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#46 – La résonance – Echo, où est-tu ?

#46 - La résonance - Echo, où es-tu ?
Une histoire de réverbération, de nymphe grecque...et de colibri !

🗓Nouvelle vidéo

🎶🎥 Le week-end dernier, j’ai enregistré une nouvelle vidéo pour l’association Musique et santé grâce à laquelle j’ai pu aller jouer à l’Hôpital Trousseau à l’automne dernier. #MerciAuxSoignants

Likez, partagez, abonnez-vous à la chaîne YouTube de l’association. Cela les aide dans la poursuite de leurs actions ! 
♥️

Chers amis,
 

Cette semaine, dans un moment de méditation, je me demandais ce qui me manquait le plus en tant que concertiste dans cette période de confinement .

Bien sûr, il y a 

  • l’anticipation du concert, 
  • l’adrénaline de la scène,
  • la joie de partager la musique avec d’autres musiciens,
  • celle de présenter les oeuvres que l’on aime et que l’on a préparées,
  • le contact direct avec le public dont on percoit les modulations de l’attention, comme par un sixIème sens, même si on joue les yeux fermés…


La liste est longue…et ces choses me semblent si lointaines déjà.

Pourtant malgré la sensation d’être parfois isolés et empêchés dans notre expression de musicien, puisque nos terrains de jeu ne nous sont plus accessibles, il y a une forte sensation de connexion et la musique classique semble jouer un rôle important dans cette période si particulière. 

Réverbération digitale

Il semblerait même que les contenus internet n’aient jamais été autant consultés. Par exemple, France Musique a posté sur sa page Facebook une vidéo de notre passage dans l’émission Génération France Musique, le Live de Février dernier avec Aurélien Pontier.

 

Il s’agissait du Schön Rosmarin de Fritz Kreisler que je partageais avec vous dans ma lettre sur la valse la semaine dernière et que nous avons enregistré dans notre album Post-scriptum
En 1 journée, 10 000 vues… depuis, plus de 30 k, 1,5k et 50 commentaires…
Des chiffres étonnants pour du classique !!

 

Bien sûr, cela nous a fait chaud au coeur de savoir que cette musique était largement diffusée, et donc continuait de se partager ! 
Mais soyons honnêtes, certaines choses sont difficilement remplaçables par le digital, en tout cas, pour l’instant. Elles se laissent difficilement « dématérialiser ».

Les résonances nécessaires

Parmi ces choses, ce qui me semble le plus difficle à recréer, c’est l’aspect physique de la transmission de la musique, l’aspect physique de l’onde vibratoire … de sa propagation dans l’air 

Car il y a quelque chose de physique dans la diffusion de la musique… 

Cet aspect est fascinant…

Clin d’oeil musical : Il existe, en physique, un phénomène appelé « résonance de Schumann » qui concerne les ondes électro-magnétiques…

Je vous en propose une version musicale… avec effet magnétique garanti 

=> attention ! A n’écouter que si vous avez le coeur bien accroché…ou que vous soignez la mélancolie par la mélancolie 😉
A chacun ses remèdes musicaux !

La mise en vibration

Ce que chaque musicien cherche sans doute, c’est à mettre en vibration : soi-même, l’instrument, le lieu dans lequel on joue… 

On pourrait dire que l’on recherche de l’écho – à tous les sens du terme.Par exemple il y a un terme que j’adore, c’est celui de résonance sympathique. On l’utilise notamment pour désigner des cordes à vide qui se mettent à vibrer « par ricochet » on pourrait dire…
Ainsi lorsque je joue un LA sur la corde de Ré, s’il est très juste, ma corde de LA à vide, à côté va se mettre en vibration ! Magique…
 

La résonance recherchée, c’est aussi celle des lieux. On joue son instrument, mais on « joue » aussi la salle.
Parfois, la durée de la réverbération peut être même trop longue. Dans certaines églises, le discours musical en devient inaudible. 

Relation espace et le temps

Il existe un vrai impact musical de ces paramètres. Selon le lieu où la musique est jouée et donc selon son acoustique, le tempo devra être adapté. 
C’est un aspect interprétatif dont Sergiu Celibidache, l’un des plus grands chefs du XXe siècle était maître.

Parsifal – Wagner Celibidache / Münchner Philharmoniker

D’ailleurs dans Parsifal, Gurnemanz ne dit-il pas : « Zum Raum wird hier die Zeit ».

 

Ici le temps devient espace…

 

Alors, dans cette distension de la temporalité provoquée par le confinement, où sont les espaces à faire sonner, résonner ?
Comme dans la mythologie grecque, sans Echo, il ne reste que Narcisse…
Alors, nous devons peut-être nous replier dans la grotte de l’intime, où la nymphe Echo s’est réfugiée, investir ce nouveau lieu où créer une nouvelle forme de résonance.

 
Car sans doute, l’écho ultime que l’on cherche à faire vibrer, est peut-être autre part… dans l’espace intérieur, dans le coeur de chacun ?

La goutte du musicien

Pour finir, j’aimerais partager avec vous une jolie histoire qu’un ami m’a rappelé récemment. 

L’histoire du colibri

Je cite de ce site

il s’agit d’une légende amérindienne, racontée par Pierre Rabhi :

Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! « 

Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

 

Alors, après ces quelques semaines de silence, j’ai essayé d’apporter modestement quelques gouttes musicales à l’association Musique et Santé 

et je vous propose de se retrouver sur ma page Facebook pour un Facebook Live de 18h à 18h30 à partir d’aujourd’hui.

Ce sera un moment « Dans l’atelier de Marina »pour continuer de créer des échos et des résonances entre nous !

P.-S. :   

J’espère que vous et vos proches vous portez bien et tenez bon…
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Marina 🎻

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#45 – Valse qui rit, valse qui pleure

#45 - Valse qui rit, valse qui pleure
Une histoire de Sehnsucht, de conte persan et de ... danse !

🗓Quelques liens en replay

🎶Playlist sur Apple Music « Mélodies sans parole » : Post-scriptum 💽 

📻 Emissions et itw sur le CD Post-scriptum à podcaster, enregistrées juste avant le confinement  :

Chers amis,
 

Cette semaine je voulais partager avec vous une vidéo que j’ai enregistrée pour les soignants à l’initiative de l’association Musique et Santé …ainsi que quelques pensées adjacentes.

Musique et Santé, c’est cette merveilleuse association qui fait un travail remarquable et grâce à laquelle j’ai pu aller jouer dans les services de l’Hôpital Trousseau à l’automne dernier : une expérience magique, qui m’a profondément touchée. Je vous en reparlerai plus longuement dans un prochain article.

Sehnsucht

En réfléchissant à quelle pièce enregistrer, j’ai pensé à plusieurs œuvres de JS Bach, mais je n’étais pas sûre… De si belles œuvres me semblaient rajouter une gravité à une situation déjà objectivement si lourde… 
Quand soudain m’est apparue cette valse de Kreisler « Liebesleid ».
(Vous savez à quel point j’adore ce violoniste et ses pièces…)

Je me suis dit que c’était de ce type de musique dont le personnel soignant avait besoin…
Quelque chose qui vienne alléger, qui apporte du réconfort
Quelque chose de profondément sentimental, qui laisse la place aux souvenirs ou à l’anticipation de jours plus heureux

Quelque chose qui exprime la Sehnsucht…Vous savez, ce terme allemand impossible à traduire.
Une nostalgie de quelque chose dont on se souvient mais que l’on n’a sans doute jamais vécu, ou même le souvenir « par anticipation » d’une chose à venir ou rêvée !

Cela aussi passera

Dans toute sa légèreté, il y a quelque chose de la résilience dans cette musique qui parle d’un chagrin d’amour. (Liebesleid)

Peut-être même une forme de sagesse qui vient nous dire comme le fameux conte persan « This too shall pass ». 

Vous vous souvenez ?

(je recopie de ce site)

Un roi vivant jadis dans un pays du Moyen-Orient était continuellement déchiré entre le bonheur et le découragement. La moindre petite chose le contrariait beaucoup ou provoquait chez lui une réaction vive et sa félicité se transformait vite en déception et désespoir. Vint un temps où le roi en eut finalement assez de lui et de la vie. Il commença à se mettre en quête d’un moyen de s’en sortir.

Il envoya quérir un sage qui vivait dans son royaume et que l’on disait illuminé. Lorsque le sage arriva à la cour, le roi lui dit : « Je veux être comme toi. Peux-tu me donner quelque chose qui m’apportera l’équilibre, la sérénité et la sagesse ? Je suis prêt à payer n’importe quel prix. »

Le sage répondit ainsi au roi : « Je peux peut-être vous aider. Mais le prix à payer est si grand que votre royaume tout entier ne suffirait pas. Par conséquent, ce sera un cadeau que je vous ferai, si vous voulez bien l’honorer. » Le roi lui donna sa parole et le sage partit.

Quelques semaines plus tard, le vieux sage revint et tendit un coffret en jade sculpté au roi. Après avoir ouvert le coffret, le roi y trouva un simple anneau d’or. A l’intérieur de l’anneau, il y avait une inscription, qui disait : « Cela aussi passera. » « Quelle est la signification de cette inscription ? » demanda le roi. « Portez cet anneau en tout temps, lui répondit le sage. Quoi qu’il arrive, avant de qualifier les choses de bonnes ou de mauvaises, touchez l’anneau et lisez-en l’inscription. Ainsi vous serez toujours en paix. »

Une philosophie si difficile à appliquer en ce moment, alors que la réalité prend des formes parfois tragiques…

La valse

Par association d’idées, il est fascinant de voir que les valses trouvent leur place dans l’histoire de la musique, et peuvent exprimer le tragique, intime ou collectif. Elles peuvent exprimer une vraie ambivalence

Que ce soit Chopin…

Chopin Valse en Do# mineur par Dinu Lipatti

Maurice Ravel en 1919-1920

La valse de Ravel Pierre Dervaux – Orchestre des Concerts Colonne

Ou même Jacques Brel en 1959

Jacques Brel – la Valse à mille temps 

Alors, pour finir sur un sourire malgré tout, je vous propose une autre Valse de mon cher Fritz Kreisler.
C’est une vidéo que France Musique a postée ce matin sur sa page Facebook : Schön Rosmarin.
C’était fin Février dernier dans l’émission Génération France Musique le Live

Marina Chiche & Aurélien Pontier – Schön Rosmarin de Fritz Kreisler – captation France Musique Générations France Musique le Live 29.02.2020 

Peut-être que le rôle de la musique en ce moment est avant tout d’être un antalgique qui console nos âmes, qui nous fait rire ou pleurer et qui nous fait l’espace d’un instant oublier, nous souvenir ou espérer ? 

P.-S. :   

J’espère que vous et vos proches vous portez bien…
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Très affectueusement,

Marina 🎻

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#44 – La médiathèque imaginaire

#44 - La médiathèque imaginaire
Une histoire de mélodie, d'histoire juive et...de ver!

🗓Quelques liens en replay

🎶Playlist sur Apple Music « Mélodies sans parole » : Post-scriptum 💽 

📻 Emissions et itw sur le CD Post-scriptum à podcaster, enregistrées juste avant le confinement  :

Chers amis,
 

Ce matin je pensais à vous… D’habitude, les idées fusent. J’ai envie de vous raconter plein de choses, de partager mes expériences de concerts, de cours, d’émissions de radio, de voyages, de musiques que j’aime…

Et là, ce matin. Rien. Rien du tout.

Ma radio intérieure était silencieuse.


Voilà qu’en me lavant les dents, soudain, a surgi une musique dans ma tête. Et cette musique m’a apporté tant de réconfort, que je voulais absolument vous l’envoyer.

Une si belle mélodie de Brahms…et au violon…dans une version d’ Aaron Rosand, qui possédait cette chaleur sonore, cette élégance si sophistiquée que j’aime tant dans les grands violonistes du passé.

A la recherche de signes

Ce qui est fascinant dans le surgissement, en apparence fortuite d’une musique intérieure, c’est qu’elle vient parfois nous révéler ce par quoi notre psyché est traversée, nous faire sentir les émotions que nous peinons à nommer – comme un rêve, bien plus transparent… 

Expérience similaire qu’on se souvienne d’un livre,d’une scène de film ou d’un poème. 

 

En parlant de poésie, pour poursuivre les confidences, hier soir, j’ai donc ouvert un livre « au hasard ». Vous savez, comme quand on est « appelé » ou même convoqué par un livre, notre regard irrésistiblement attiré par un titre ou une couverture. 

Voici sur quoi je suis « tombée » : Thérapie existentielle d’Irvin Yalom.
Sans commentaires…

Mais attendez ! Ce n’est pas tout !

En ouvrant au hasard donc, je lis : « Isolement métaphysique » 

Et ces quelques vers du poète américain Robert Frost

« Ils ne m’effraient pas avec leurs espaces vides
Entre les étoiles, étoiles privées de vie.
Je les ai en moi, si proches
Mes propres déserts, qui me terrifient. »

Médiathèque imaginaire

Alors dans mes déserts intérieurs, ce matin, a résonné cette musique. 

Peut-on appeler « proustienne » une expérience si prosaique ? Peut-être bien ! 

Impossible pour moi de remonter les méandres de l’inconscient pour retrouver les associations d’idées, les perceptions conjuguées qui ont précisément allumé ma radio intérieure.

Car oui, je pense que nous portons en nous, par analogie au musée imaginaire de Michel Butor, une médiathèque imaginaire !

C’est un concept que j’adore et qui vient nous rappeler que nous transportons en nous ces oeuvres qui nous touchent et que nous pratiquons ou parcourons.

C’est d’ailleurs souvent à partir de cette bibliothèque intérieure, intériorisée, ce réseau unique, cet internet (ou intranet?) personnel que se pratiquent et se révèlent les plus belles intertextualités réelles ou subjectives, que des liens très intimes se forment et se tissent dans notre for intérieur.

C’est elle qu’on emporte précieusement en soi sur une île déserte !

Et si nos déserts intérieurs étaient plus riches (et potentiellement féconds) que nous ne le pensions ?

Trésors intérieurs

Cela me fait penser à une autre histoire juive (décidément 😉

je copie depuis ce site

 

« Une nuit, deux nuits, trois nuits, Eisik fils de Yekel fit le même rêve : un trésor l’attendait à Prague, sous un pont. Eisik, étant dans la pire misère qui soit, décida au matin de la troisième nuit de se mettre en route. Il gagna Prague à pied. Le pont était gardé jour et nuit par des sentinelles. Eisik faisait des manœuvres d’approche variées pour tenter de repérer où pouvait bien se cacher le trésor.

 

Le chef des gardes, intrigué par le manège de ce visiteur obstiné, descendit sur le quai et l’interpella: 

– Je vous ai repéré. Depuis trois jours vous rôdez constamment sous ce pont. Vous avez perdu quelque chose ou vous mijotez un mauvais coup ?

Eisik lui raconta son rêve. 

– Voilà toute la raison de ma présence ici. 

 

Le capitaine lui dit, hilare : 

– Alors, c’est pour un rêve, mon pauvre vieux, que tu es là ? A ce compte-là, j’aurais pu, moi, aller à Cracovie… J’ai rêvé que chez un certain Eisik, fils de Yekel, qui vit à Cracovie, un trésor fabuleux repose sous le fourneau ! » 

 

Eisik remercia le chef des gardes d’avoir su le remettre dans le droit chemin. Il revint chez lui et déterra son trésor. « 

Vers poétiques et …musicaux !

De vers poétiques à cette expérience de mémoire musicale brahmsienne (cf.plus haut), cela m’a fait penser à cette expression allemande si drôle qui vient désigner une belle mélodie qui s’imprime dans notre mémoire si fortement qu’on ne peut se l’enlever de la tête.

On dit : un Ohrwurm. Littéralement un ver d’oreille. Pas très « glamour », je vous l’accorde…

Et voilà que je recois à l’instant, un souvenir du temps d’avant.

C’est une vidéo de la Sicilienne attribuée à Maria-Theresa von Paradis, même s’il s’agit d’un pastiche du violoniste Samuel Dushkin que nous avons joué fin Février dans l’émission Générations France Musique le live pour parler de notre album Post-scriptum.

Lorsqu’Aurélien (Pontier) et moi avions conçu le programme de notre disque, Aurélien avait remis la main sur cette pièce que nous nous étions étonnés d’avoir « oubliée ».  En la « lisant », nous avions tout de suite décidé de l’enregistrer et de la mettre dans notre programme de miniatures. 

Et je dois vous dire que ce petit bijou mélancolique ne nous avait pas quittés pendant des semaines. Un vrai Ohrwurm dans les règles de l’art…

Marina Chiche & Aurélien Pontier – Sicilienne de Maria Theresa von Paradis / Samuel Dushkin – captation France Musique Générations France Musique le Live 29.02.2020

 

Peut-être que ces « vers » d’oreille sont précieux dans la vie de nos jardins poétiques intérieurs ? 

P.-S. :  
 

J’espère que vous allez…du mieux possible. Prenez bien soin de vous !
 

Très affectueusement,

Marina 🎻

🎬 

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#43 – Artistes en période de COVID-19

#43 - Nourritures diverses
Une histoire de poésie, de playlists et ... de blague juive!

🗓Quelques liens en replay

📻 Emissions et itw sur le CD Post-scriptum à podcaster, enregistrées juste avant le confinement  :

Chers amis,

 

Il m’est toujours aussi difficile de prendre la plume dans cette période déstabilisante. Tout peut sembler dérisoire face à la situation sanitaire actuelle.

J’ai tout de même décidé de vous écrire aujourd’hui, d’abord, pour vous remercier pour les nombreux messages suite à la lettre sur le silence.
Cela m’a beaucoup touchée et je vous répondrai individuellement, promis !

Médecine versus musique

Le silence m’a poussée dans des retranchements interrogatifs, et a fait émerger la question vertigineuse du sens

A quoi sert un musicien – en général et dans une telle période ?

Je viens d’une famille de médecins et maintes fois, mon grand frère, pour me taquiner, n’a manqué de me rappeler, que lui en étant médecin, il avait un « vrai » métier : un métier qui servait à quelque chose.

J’ai parfois réussi à le désarçonner au bout de longues joutes oratoires …
Mais là, en période de Corona-virus, j’avoue que je m’incline…

Je suis infiniment reconnaissante…

Que j’aimerais pouvoir (et savoir ) contribuer !

Non pas des remèdes, mais des nourritures

Si j’ai décidé de vous écrire aujourd’hui, c’est aussi parce que soudain j’ai repensé à cette si belle phrase de Walter Benjamin dans ses « Lettres sur la littérature » :

(Benjamin est à Paris à la fin des années 30 quand il écrit cela)

 » La conscience morale affaiblie de l’humanité a surtout besoin de nourriture – et non de remède. »

Evidemment nous avons absolument besoin de remèdes et de soins de la part de nos médecins.  

Mais à défaut de pouvoir apporter des remèdes, peut-être que l’artiste peut justement proposer des nourritures ?

Je partage donc avec vous modestement un petit buffet personnel, quelques petits mets choisis à consommer pour cette nouvelle semaine de confinement. 

A vous de piocher dans ce qui vous fait du bien, selon vos besoins et vos envies du moment

  • pour ceux qui ont besoin de laisser le silence encore résonner

Le poème de Paul Valéry « Palme »,
extrait du recueil « Charmes »
en particulier ces strophes 

Ces jours qui te semblent vides
Et perdus pour l’univers
Ont des racines avides
Qui travaillent les déserts
[…]Patient, patience,
Patience dans l’azur!
Chaque atome de silence
Est la chance d’un fruit mûr!

  • pour ceux qui veulent de la musique au-delà des mots

quelques « baumes » puissants : parce que parfois on a besoin de sentir son coeur se resserrer …

 Rachmaninoff Cello sonata, 3e mouvement par Daniil Shafran et Felix Gottlieb 

C’est d’ailleurs une version extraordinaire par un des plus grands violoncellistes du XXe siècle, trop peu connu du grand public : l’immense Daniil Shafran (1923-1997)

Voici le lien vers la sonate en entier :
cliquez ici

Cette sonate de Rachmaninoff est un vrai voyage émotionnel, une oeuvre à la dramaturgie puissante qui se termine par une résolution des tensions jubilatoire ! 
Une tornade d’émotions et un vrai remède à la mélancolie 

– Deux « I cried for you » par deux des plus grandes divas du jazz
 !! Version à choisir selon votre « mood »

  • et enfin, pour ceux qui veulent un peu de légèreté et d’humour


Blague juive pour nous faire anticiper des jours meilleurs…

En pensant au confinement, une histoire juive m’est revenue.

C’était un professeur russe, Alexei Mikhlin (fantastique violoniste, élève de David Oistrakh, 1er prix du Concours de la Reine Elisabeth 1963 !) qui me l’a racontée quand j’étais gamine, je devais avoir dix ans.
Il me montrait que parfois pour maitriser un passage techniquement difficile, il fallait le travailler en le rendant, de manière intentionnelle, encore plus complexe.
Une fois qu’on revenait à la situation initiale, quel soulagement ! 


C’est Moshé qui va voir le Rabbin et qui lui dit : 
« Cela fait maintenant trois ans que je travaille dur pour avoir de l’argent pour acheter une grande maison où vivre avec ma femme et mes enfants mais je n’y arrive pas, je fais tout mais rien à faire. Je n’en peux plus. Nous sommes tellement à l’étroit ! » 

Alors le Rabbin lui répond : 
« écoute, tu vas prendre une vache et la faire vivre avec vous dans ta maison. » 

Alors Moshé prit la vache et la mit dans sa maison. 

Deux semaines plus tard il retourne voir le rabbin et lui dit :
« Je ne comprend pas, je veux une maison plus grande et vous me dites d’y rajouter une vache ? Là, j’en peux plus ! je veux une maison plus grande ! « 

Alors le rabbin lui dit : 
« D’accord, Moshé. Maintenant tu vas faire vivre avec vous, en plus de la vache, un mouton, et un cheval ! « 

Alors la Moshé ne comprend plus rien, il se dit : 
« Mais il est fou ou quoi ?  » 
Pourtant, par respect, il s’exécute.

Au bout de quelques jours, il craque. 
Alors il retourne voir le Rabbin et lui dit : 
« M. le Rabbin je ne comprends pas. Je vous dit que je voudrais une maison plus grande, que nous sommes,moi et ma famille, à l’étroit et vous me dites de mettre plein d’animaux ! Je ne comprends vraiment pas !  » 

Alors le Rabbin lui dit : 
« Voilà maintenant tu vas sortir les animaux de ta maison et tu vas voir ! » 

Alors Moshé rentre chez lui, il sort tous les animaux et se dit : 

« Merci mon Dieu de nous avoir donnés, moi et ma famille, une maison aussi grande ! »

P.-S. :  

En attendant des jours meilleurs, surtout portez vous bien !

Bien affectueusement,
Marina 🎻

🎬 

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Atelier de Marina

L’Atelier de Marina

Pendant cette période de confinement prolongée, retrouvons-nous tous les jours de 18H à 18H30 sur ma page Facebook pour un moment musical, sympathique et interactif !
Je vous ouvre les portes de mon « atelier » de violoniste, joue quelques morceaux et vous montre ce qui se passe en cuisine !

C’est aussi l’occasion d’échanger ! Posez-moi toutes vos questions !

Hâte de vous y voir !
M*

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#MerciAuxSoignants

A l’initiative de la merveilleuse association Musique et Santé, j’ai enregistré une vidéo pour envoyer des ondes positives au personnel soignant.
En attendant de pouvoir partager à nouveau des moments musicaux dans les services hospitaliers comme à l’automne dernier à l’Hôpital Trousseau…c’était magique.

Likez, commentez et partagez ! Cela soutient l’Association <3

Dose de musique classique

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